Comment relancer la machine quand on stagne sans trop savoir ce qui ne va pas ?
Quand on ne gagne pas ou plus, blâmer la variance, ce n’est que se voiler la face. Il y a deux possibilités : soit vous avez raison et vous jouez de malchance, auquel cas travailler votre jeu ne vous fera pas de mal ; ou bien la variance n’est pas seule responsable et bosser est la solution.
Bosser, oui, mais bosser comment ?
Après des centaines de milliers de mains jouées dans un certain style ou schéma, il peut être très difficile de voir ce qui ne fonctionne pas. C’est là qu’il faut savoir se mettre en danger.
La solution est aussi simple que ça : il faut explorer d’autres styles. Par exemple, ne pas hésiter à jouer un style beaucoup plus loose, tenter des moves qu’on n’ose jamais, faire des bluffs insensés. Élargir sa palette de moves, en sorte.
Bien sûr, vous allez perdre. Beaucoup perdre même. Mais il faut considérer ça comme un investissement sur le futur. Quand on ne comprend plus comment nos adversaires arrivent à gagner, c’est parce qu’on est bloqué sur notre point de vue. Si on essaie de jouer comme eux, on comprend plusieurs choses : comment ils réfléchissent, les avantages et les inconvénients de leur style.
Car la finalité n’est pas d’adopter leur style, un joueur devra toujours revenir vers son style de confort, mais explorer les domaines de nos adversaires nous permettra d’éviter de nous aventurer dans les situations où ils nous outplay, et à l’inverse de les emmener vers les situations où nous sommes confortables. Car au final, le poker c’est ça : faire moins d’erreurs que son adversaire.
Si on prend ma progression en exemple, quand j’ai commencé à jouer en cash games, je jouais énormément de tables full ring. Forcément, je jouais très, très tight et cela a fonctionné jusqu’en 2/4 où j’ai commencé à rencontrer certains joueurs plus loose. La variance a commencé à augmenter et mon profit à se réduire. J’ai donc décidé de m’orienter vers les short handed pour “apprendre” à jouer loose.
Finalement, je ne suis jamais revenu au full ring. Je suis resté en 6-max un moment et j’ai même dû me résoudre à jouer heads up pour vraiment perfectionner ma compréhension du jeu. La finalité est qu’après tout ça, un jeu “intermédiaire”, c’est à dire semi-loose, était très, très efficace car j’avais joué très, très loose, mais aussi très, très tight et comprenais les raisonnements de mes adversaires de bout en bout, pouvant appuyer là où ça fait mal.
Sur le circuit international, j’ai suivi la même logique jouant très loose puis très tight avant de finalement adopter un style qui me correspond.
Ce court blog s’adresse à ceux qui ne savent plus comment faire pour avancer. La solution est simple : explorez, remettez tout en question, même ce que vous pensiez être évident.
Sir Cuts (Ludovic Lacay Team Winamax )